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Côte d’Ivoire: l’expérience des élections présidentielles par Ilham Nouara (Maroc)

Je ne suis pas au fait de la politique, je suis néanmoins très sensible aux communautés et à la vie de Monsieur tout-le-monde. Je décide de ce fait d’observer la rue ivoirienne et de m’intéresser à ce qui m’entoure. J’aborde des citoyens au hasard.

Par personne interposée, j’ai été invitée par la Présidence de l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire, à l’instar de journalistes et blogueurs subsahariens, pour vivre l’expérience des élections présidentielles.

La rue ivoirienne affichait un climat paisible et calme. On pouvait voir ça et là les affiches des différents candidats et leur message au peuple ivoirien pour les inciter à voter pour eux. 10 citoyens ivoiriens se sont présentés, dont deux femmes. Trois d’entre eux se sont retirés avant la fin de leur campagne. Mais ce qui retient l’attention partout, c’est surtout trois lettres, « ADO », les initiales du Président actuel Alassane Dramane Ouattara, se présentant pour un second mandat.

Je ne suis pas au fait de la politique, je suis néanmoins très sensible aux communautés et à la vie de Monsieur tout-le-monde. Je décide de ce fait d’observer la rue ivoirienne et de m’intéresser à ce qui m’entoure. J’aborde des citoyens au hasard. Je ne savais pas que ma casquette rouge avec son étoile verte allait faciliter les échanges à ce point. Ils reconnaissaient instantanément le drapeau marocain et scandaient les mots « Maroc », puis « Roi Mohammed VI » en chœur ! Ils ont un sourire contagieux et dégagent une chaleur humaine remarquable. Ils étaient contents de vivre l’expérience des présidentielles dans un climat apaisé et tranquille, pour reprendre leurs mots. Ils sont encore traumatisés par les événements dramatiques du précédent scrutin en 2010, estiment que leur leader actuel a fait du bon travail et ne voient pas l’utilité de le changer. D’une certaine manière, il leur rappelle leur premier Président, Félix Houphouët-Boigny, « le père de la nation » comme ils aiment à le désigner. Il y avait le mot ADO sur les lèvres de toutes les personnes que j’ai croisées sans exception.

J’ai également rencontré le Président de l’Assemblée Nationale, Guillaume K. Soro, considéré comme étant la personnalité politique n° 2 du pays. Un jeune politique, la quarantaine à peine engagée, spontané, affable, rieur, simple. Ancien militant de la jeunesse estudiantine ivoirienne, leader de la coalition des rebelles, incarcéré à cinq reprises à la fin des années ’90, il a réussi à s’imposer sur la scène politique de son pays. Ministre de la Communication en 2003, puis Premier Ministre en 2007 sous le régime de l’ancien Président Laurent Gbagbo, il a continué à occuper cette même fonction sous Alassane Dramane Ouattara jusqu’en 2012 où il a été nommé à sa fonction actuelle. A son service, une pléthore de jeunes communicants qui gèrent son site internet, sa WebTV, sa communication avec les medias et sur les réseaux sociaux. Son objectif est de capitaliser sur les nouvelles technologies pour assurer une communication directe avec les jeunes de sa patrie, ainsi que de faciliter l’échange avec ses différentes interfaces nationales et internationales.

Les résultats des élections ont été officiellement annoncés deux jours après le scrutin. Les bureaux de vote étaient pourtant munis de tablettes biométriques qui auraient pu faciliter le décompte des voix, mais il m’a été expliqué que la constitution donne un délai de trois jours pour annoncer les résultats et au vu des anciennes présidentielles de 2010, il n’était absolument pas question de se précipiter mais de s’assurer que tout était maîtrisé et sans incident.

Sans surprise, Alassane Dramane Ouattara a remporté son second mandat en raflant 83% des suffrages exprimés, lors d’élections considérées démocratiques, libres et transparentes par les divers observateurs présents. Il a d’ailleurs été courtoisement félicité par ces adversaires.

Ce taux, qui m’a semblé un peu « trop » élevé, est tout à fait plausible selon les ivoiriens que j’ai interviewés. Il représente l’unité de leur patrie, durement méritée après le long combat des ex-Forces Nouvelles (coalition de mouvements rebelles dont Guillaume Soro était le secrétaire général).

Aujourd’hui, les ivoiriens se préparent sereinement à l’investiture de leur Président pour un nouveau quinquennat, promesse d’un exercice démocratique d’expansion, focalisé sur les intérêts du peuple et de la patrie.

En ce qui me concerne, cette semaine passée sous les couleurs de l’étendard blanc/vert/orange m’a permis de découvrir une communauté digne, sereine, focalisée sur son présent et optimiste quant à son avenir. A aucun moment, je n’ai ressenti la présence des forces de l’ordre ni la rigidité du protocole.

J’applaudis ces peuples africains subsahariens qui se démènent fièrement pour leur droit à la liberté et à la démocratie, à leur manière, moins de 50 ans après leur indépendance, après avoir été longuement pillés par les colonisations diverses ! L’ère est effectivement au renouveau, à l’action, à la lucidité politique et l’engagement patriotique.

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